Un allaitement salvateur... pour maman?!

Publié le par seinbiose-allaitement

IMG_2628.JPGBonjour chères lectrices,

 

ce n'était pas le texte que j'avais prévu mettre, mais un événement m'a donné l'idée de celui-ci. C'est difficile pour moi de vous l'écrire autant que de le publier. Mais parce-que je pense pouvoir en aider d'autres, je me lance. Et oui! Mon allaitement m'a sauvé... l'esprit. Laissez-moi vous raconter.

 

Été 2009, je travaille et c'est difficile, je pleure si souvent. Toutes celles qui ont de la difficulté à avoir des enfants comprendront. La médication qui permet l'ovulation est difficile pour le corps, épuisante, fatiguante et si dur pour le moral. Comme un syndrome prémentruel puissance 10 permanent. Bref, ça fait 2 ans que chaque mois, l'espoir s'éteint a petit feu. J'ai le coeur en lambeau et le courage commence a manquer depuis le début de l'été. Puis un dimanche de juillet, surprise, un test positif... enfin!

 

Je vais porter mon papier de retrait préventif, heureuse. Je décide quand même de conserver mes rendez-vous chez le psychologue et le médecin, puisque je n'allais pas bien avant. Durant la semaine, harcèlement intense au travail, accident d'auto, et stress à son maximum. Puis le jeudi, saignements... Le lendemain, tout est fini, je ne suis plus enceinte. Mon bébé est partie et peu importe les phrases du genre:"c'était mieux ainsi", "c'est qu'il était pas normal", "mieux vaut maintenant que plus tard", ce n'est pas ce dont j'ai besoin. Le mercredi, je vais chez mon si gentil médecin avec ma mère, parce-que seule, je n'y arrive pas. De toute façon, ce n'aurait pas été nécéssaire, puisque c'était évident. Je suis en période de stress extrèmement intense depuis plus d'une semaine. Mon médecin m'avouera plus tard, qu'il avait eu très peur pour moi.

 

Le soir, rendu chez moi, je suis en état de choc et il se produit comme un craquement dans ma tête. Mon cerveau se protège en fermant le plus de portes possible aux émotions. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même, tout juste capable de prendre soin de ma raison de vivre, ma fille. Mon petit frère, que je ne remercierais jamais assez, doit venir me chercher pour aller au marché, faire mes commissions, aller chez le médecin et sortir. Nous étions deux épaves, lui en peine d'amour, moi...absente.

 

Pendant 5 mois, je n'ai plus aucun souvenir sauf une seule journée, le 1 octobre. Mon médecin me prescrit de la médication que je ne peux prendre enceinte. Comme je suis en retard, mon frère me suggère un test de grossesse, qui sera positif. J'en suis contente, mais ce ne sera pas assez pour me sortir de ma torpeur. Puis un jour, tout doucement durant le temps des fêtes, mon bébé bouge, mon ange me dit qu'elle est là. Je reviens à moi, mon corps trouvant que j'avais assez reprise de force pour affrontée la vie... m'ouais.

 

Je finis ma grossesse avec des crises de panique parfois intense et de l'anxiété généralisée. Bref une fin difficile et marquante pour mon cerveau. Je ne parle pas beaucoup et je me replis sur nous deux. Ma plus vieille, ma joie, m'aideras plus qu'elle ne le saura jamais, tout comme ce frère si adorée. Mon homme quant a lui ne comprend rien et comme il travaille à l'extérieur, s'inquiète sans rien dire et savoir quoi faire. Plus le temps avance, je dois prendre un anxiolitique, question d'éviter les pics de stress qui peuvent donner de la pré-éclampsie.

Vers 38 semaines, mon corps ne peux plus contenir le stress et je suis déclancher. Mon stress est un risque pour le bébé. Elle qui bougeait quand je me sentais plus déprimée, comme pour me dire: "accroche-toi, je suis là, pour de vrai". Et voilà qu'après 26 min de travail intense pour faire 10cm, ma fille est née. Toute jolie, si pressée de se faire entendre.

 

Par la suite, je commence de la médication pour contrôler les crises de panique et je fais un sevrage de ceux enceinte. Malheur a moi, je réagis mal aux médicaments et j'arrête tout d'un coup sec ( ne pas faire ceci, c'est extrêment déconseillée). Pendant 2 semaines, crises de panique intense suivi d'anxiété généralisée tout en fesant un sevrage... atroce. J'ai fini par parler, trouver des trucs pour faire avec et surmonter mes crises, je vois une travailleuse sociale et mon médecin tous les 2 semaines et je finis par m'en sortir. Encore aujourd'hui, je me bat contre des crises de panique. Chaque fois c'est plus facile a supporter, mais toujours aussi dur physiquement. Je n'y peux rien, mon corps s'en souvient, comme une empreinte gravée dans ma mémoire. Un jour, elles disparaiterons. Aujourd'hui justement, j'ai dû combattre...

 

Vous vous demandez ce que vient faire l'allaitement là-dedans. Et bien, comme vous le savez, le fait de nourrir au sein fait sécréter des endorphines, ce qui m'a permis de faire diminuer le stress, de relaxer sans médication, une pause quoi! La proximité privilégiée qu'offre l'allaitement me soulageait, m'a permis d'affrontée ma peur de la nuit du début, parce qu'elle buvait aux 3 heures. De l'avoir sur moi me rassurais. L'allaitement réduisant la vitesse de la chute d'hormones, m'a permise d'éviter un baby blues qui aurait pu être dévastateur. Chaque fois que ma fille allait au sein, j'étais bien, soulagée et calme. L'allaitement m'a sauvé l'esprit quoi. Malheureusement ça a pris fin trop tôt mais ça c'est une autre histoire.

J

e vous laisse en vous disant de toujours consulter et parler quand vous avez besoin. Que oui, pour moi l'allaitement a été une bouée de sauvetage, mais je ne recommande a personne de suivre mes traces. Je suis forte grâce aux épreuves de ma vie et j'étais bien suivi. Si je n'aurais pu m'en sortir seule, je savais qu'un simple coup de téléphone à mon médecin m'aurais permise d'avoir de la médication.

 

Vive l'allaitement, parce-que c'est bon pour la santé mentale et physique du bébé et de la mère. Et vous, qu'est-ce que l'allaitement vous a apporté de précieux?

Publié dans témoignages

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S
<br /> Merci Cathy, c'est gentil. J'avoue que ça n'a pas été facile de l'écrire. La maladie mentale est encore un tabou persistant.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je lis et relis ton histoire et à chaque fois j'y trouve une force immense dans ce que tu as vecu, l'allaitement est salvateur dans bien des cas et differement pour chacune d'entre nous,en tant que<br /> maman allaitante, j'y trouve beaucoup de force pour avancer dans la vie....<br /> <br /> <br />
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